La Fédération France Macula dénonce le projet de loi de financement de la Sécurité Sociale 2022
L’article 40 du projet de loi de financement de la Sécurité Sociale pour 2022 prévoit la délégation de la prescription de verres correcteurs aux orthoptistes. La Fédération France Macula et la Société Française de la Rétine s’inquiètent de cette mesure qui pourrait mettre en péril la santé visuelle des Français.
Une mesure dangereuse pour le dépistage de pathologies ophtalmologiques
Le projet de loi de financement de la Sécurité Sociale pour 2022 intègre une volonté d’élargir les droits à la prescription de verres correcteurs. Les orthoptistes devraient pouvoir prescrire ce type d’équipements, y compris pour une primo-inscription. Cette proposition impose cependant l’envoi chez un ophtalmologiste de tous les patients dont la vision corrigée n’est pas de 10/10ème.
La Fédération France Macula et la Société Française de la Rétine ont montré leur désaccord quant à cette décision qui représente un danger pour les Français. Les représentants de ces organismes tiennent à souligner que de nombreuses affections rétiniennes peuvent être présentes chez des patients présentant une acuité visuelle de 10/10.
Contrairement aux ophtalmologues qui présentent une formation complète de douze ans, les orthoptistes ne sont pas formés au dépistage de ce type de pathologies.
Des diagnostics précoces essentiels à la santé des patients.
Dans la plupart des pathologies rétiniennes, un diagnostic précoce est essentiel pour la santé des patients et leur confort au quotidien. En ayant un simple accès aux orthoptistes, ils pourraient perdre un temps précieux pour traiter différents types de maladies.
Ainsi, la prise en charge de la DMLA néovasculaire permet de stabiliser la vision du patient dans près de 90 % des cas. Un traitement précoce donne la possibilité de mieux préserver l’acuité visuelle. Cette pathologie représente 38 000 nouveaux patients dépistés chaque année en France, la plupart ne le seraient pas sans un passage chez un ophtalmologiste.
D’autres maladies peuvent également être impactées par ce projet de loi, à l’instar de la rétinopathie diabétique, difficile à diagnostiquer, ou des mélanomes choroïdiens, encore plus rares.
Lorsqu’il présente une baisse de vision, il est impossible pour le patient de savoir s’il s’agit d’un problème de lunettes inadaptées ou de la présence d’une pathologie organique. C’est la raison pour laquelle la Fédération France Macula et la Société Française de la Rétine réclament le retrait de l’article 40.